Championnat de France de gymnastique masculine des patronages

Le championnat de France de gymnastique masculine des patronages, créé à l'occasion de la fête fédérale de 1910, a conservé des particularités fortes. Les catégories de compétition sont toujours divisées en "pupilles" (benjamins et minimes) et "adultes" (cadets, juniors, seniors). Le grand nombre de gymnastes dans chaque équipe, qualifiée de "section", entraîne des exigences d'organisation très spécifiques. La compétition se termine le samedi par une fête de nuit, un défilé en ville le dimanche matin et un festival l'après-midi dont l'apothéose est la réalisation simultanée des productions collectives par toutes les associations présentes. Enfin, à l'issue de ce festival, le drapeau de la fédération est confié pour l'année qui suit à l'association championne : être champion c'est "avoir le drapeau". Depuis les origines de ce championnat la fédération des patronages, créée en 1898, a connu trois sigles différents. Son histoire officielle fait remonter sa première fête fédérale au à Issy-les-Moulineaux. Cependant dans son intervention lors de l'exposition universelle de 1900, le Dr Paul Michaux reconnait avoir lui-même participé ou collaboré avec son patronage à 25 fêtes gymniques, sportives et militaires entre 1872 et 1897.

Épinglette de la FGSPF
Épinglette de la FGSPF.

Les prémices

À la fin du XIXe siècle 4 200 patronages sont recensés, (2 400 de garçons et 1 800 de filles) dont 70 % ont été créés avant 1875. Un peu plus tard, on note à la fin du palmarès du concours des 10 et trois pages titrées Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (FGSPF) signées de Paul Michaux, président de la FGSPF où il décrit dans le pavillon des œuvres ouvrières de l’exposition universelle de 1900 un « magnifique tableau militaire regroupant 25 programmes de fêtes gymnastiques, sportives et militaires » auxquelles il avait lui-même « apporté sa collaboration de 1872 à 1897 dans un des plus anciens et plus beaux patronages de la capitale ». On apprend ainsi que ces concours, démarrés donc dès la fin de la guerre de 70 — simultanément à la fondation de l'Union des sociétés de gymnastique de France (1873) — ont déjà plus de 25 ans d'existence lors de la création de sa fédération. Le fameux concours d'Issy-les-Moulineaux réputé fondateur n'en serait donc qu'un après bien d'autres à l’occasion duquel on n'a assisté qu’à la reconnaissance institutionnelle d'un mouvement déjà actif depuis plus d'un quart de siècle. Celui-ci n'avait concerné le que 600 jeunes ouvriers, apprentis et écoliers de 25 patronages de Paris et sa banlieue. Deux ans plus tard, le , dans le cadre de l'exposition universelle ce sont 1 800 gymnastes de 80 patronages de France qui sont réunis et le , 2 400 gymnastes de 102 patronages. Les effectifs semblent se stabiliser et l'année suivante ce sont 2 000 gymnastes représentant 100 sociétés qui participent au 6e concours annuel le au Parc des Princes. Malgré l'orage 20 000 personnes se pressent dans les tribunes.

La Fédération gymnastique et sportive des patronages de France (1903-1947)

Après d'autres concours plus ou moins internationaux présidés par le Dr Michaux en personne au Parc des Princes en 1904 puis 1907, le premier championnat de France officiel est organisé en 1910 à Gentilly. La compétition est interrompue par la Grande guerre de 1915 à 1920. Prévu en 1919 puis reporté, le concours international organisé à Metz le pour célébrer le retour de l'Alsace-Lorraine accueille 8 000 gymnastes et 160 sociétés ; pour la première fois le gouvernement délègue un représentant. C'est l'époque des regroupements grandioses : à Strasbourg l'année suivante (266 associations, 18 000 gymnastes et musiciens), les 21 et au Champ-de-Mars à Paris, concours international sous la présidence d’honneur d’Alexandre Millerand, président de la République française (600 associations, 28 000 gymnastes et musiciens), à Nice en 1932 (422 associations, 19 000 gymnastes et musiciens). En marge des championnats, 70 associations métropolitaines passent la Méditerranée avec 3 000 gymnastes et 500 musiciens pour participer le à un grand concours fédéral pour la célébration du centenaire du débarquement de Sidi-Ferruch. En 1937, celui de Paris se déroule dans le cadre de l'exposition universelle.

Palmarès de 1910 à 1947

mouvement d'ensemble
Une "section" de la Jeune-France de Cholet en 1914.
affiche de concours
Concours de 1923.
Gabriel Maucurier (au centre) et ses adjoints en 1936.
journal Les Jeunes en 1930
Le concours d'Alger en 1930.

Sources : Journal fédéral

Après une nouvelle interruption en 1940 et 1941, la FGSPF — qui doit prendre temporairement le sigle d'Union gymnique et sportive des patronages de France (UGSPF) — organise une compétition individuelle en 1942 et un championnat en 1943. Elle reprend son sigle à la Libération et réorganise un premier championnat en 1946. Toute cette période est placée sous l'autorité technique de Léon Rousselet puis de Gabriel Maucurier qui lui succède en 1929 après l'avoir secondé dès 1905 et pris une part déterminante dans l'organisation des premiers championnats.

La Fédération sportive de France (1947-1968)

À la suite de sa fusion avec le Rayon sportif féminin (RSF), la fédération change son sigle pour celui de Fédération sportive de France (FSF) le . Le concours de 1948 à Paris marque le cinquantenaire de la fédération : 8 000 gymnastes masculins, 2 000 gymnastes féminines et 2 000 musiciens. Les concours retrouvent leur participation d'avant-guerre : 10 000 gymnastes à Saint-Étienne en 1955. En 1958 le championnat revient dans la capitale pour le soixantenaire avec 18 000 participants et réception de la présidence fédérale à l’Élysée par le président de la République, Vincent Auriol. C'est la dernière très grande manifestation de masse ; en 1968, pour les 70 ans, Paris et sa banlieue sont en insurrection et la fédération doit renoncer à maintenir son championnat.

Palmarès de 1948 à 1968

photo en pied de Jean Boucher
Jean Boucher, président de la commission fédérale de gymnastique masculine FSCF de 1959 à 1992.

Sources : Journal fédéral

La Fédération sportive et culturelle de France (à partir de 1968)

En 1968 la fédération des patronages affirme sa vocation à l'éducation populaire en prenant l'appellation de Fédération sportive et culturelle de France (FSCF). En gymnastique l'élévation du niveau d'exigences techniques nécessite progressivement une organisation des compétitions en salle qui ne permet plus de gigantesques rassemblements autour du sport mais la nostalgie demeure et la fin de cette période reste marquée par quelques très grands championnats mixtes : Poissy en 1979 et surtout Saint-Sébastien-sur-Loire à trois reprises en 1995, 2005 et 2009. En 1995, 2002, 2009 et 2010 les championnats de France individuels sont organisés séparément des championnats de France par équipe. Depuis 2012, ils ont lieu en même temps que la compétition féminine homologue.

Palmarès à partir de 1969

Sources : Journal fédéral (Les Jeunes).

Les présidents de la commission technique masculine

Longtemps dénommée Commission de France de gymnastique masculine, la commission de gymnastique masculine de la fédération des patronages est présidée dès 1905 par A.Jubert puis, à partir du , par Léon Rousselet à qui Gabriel Maucurier succède de 1929 à 1954. Charles Collet préside de 1954 à 1959, suivi de Jean Boucher de 1959 à 1992. Depuis se sont succédé : Michel Cauchon (de 1992 à 2001), Jean Besse (de 2001 à 2013) et Pierre Baudouin de 2013 à 1918 . Depuis le décès de Pierre Baudouin, la responsabilité de la commission est partagée entre Thierry Bellier et Jacky Gruffaz.

Le la municipalité de Saint-Sébastien-sur-Loire donne le nom de Michel Cauchon, décédé le , à un gymnase de la commune.

La FICEP

Équipe nationale FSCF 1987.

.

La première rencontre internationale bilatérale est France-Hollande organisée à La Haye le , suivie de nombreuses autres. Depuis 1960 à Maastricht les meilleurs gymnastes de la FSCF rencontrent leurs homologues des fédérations sportives catholiques européennes dans le cadre des Jeux de la Fédération internationale catholique d'éducation physique et sportive (FICEP).

Lien

http://www.fscf.asso.fr/commission-technique-nationale-gymnastique-masculine

Notes et références

Notes

Références

  • Autres références :

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Fabien Groeninger, Sport, religion et nation, la fédération des patronages d'une guerre mondiale à l'autre, Paris, L'Harmattan, , 340 p. (ISBN 2-7475-6950-0, BNF 39244145) . Document utilisé pour la rédaction de l’article
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  • Jean-Marie Jouaret, Petite histoire partielle et partiale de la Fédération sportive et culturelle de France (1948-1998), t. 1, Paris, FSCF (à compte d’auteur, imp. Déja-Glmc), , 646 p. (ISBN 2-9528387-0-4, BNF 41363915) . Document utilisé pour la rédaction de l’article
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  • Claude Piard, 130 ans avec un patro de banlieue : la Saint-Georges d'Argenteuil, 1884-2014, Paris, L’Harmattan, , 98 p. (ISBN 978-2-343-04204-6, BNF 43895393) . Document utilisé pour la rédaction de l’article
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