Rugby à XV féminin

Le rugby à XV féminin, raccourci utilisé pour désigner le rugby à XV lorsqu'il est pratiqué par les femmes, possède une histoire propre en raison des tentatives masculines pour exclure les femmes du jeu. La pratique n'a gagné en popularité qu'au cours des années 2010, avec la création de compétitions internationales et d'investissements financiers importants.

Même s'ils restent éloignés des standards masculins, les nombres de pratiquantes et de spectateurs sont fortement à la hausse : la finale de la Coupe du monde 2021 a été disputée devant 42 000 spectateurs, puis lors du Six Nations 2023, le match Angleterre-France attira 58 000 spectateurs. En 2022 la France constatait une augmentation de 26 000 licenciées. Sur la seule année 2023, le nombre de licenciées a augmenté de 20 % en Nouvelle-Zélande. Le nombre de pratiquantes en Écosse a doublé par rapport à la dernière saison d'avant la pandémie de Covid-19. La discipline est dans une phase de croissance très rapide.

Histoire

Équipe féminine de Cardiff en 1917.
Une équipe féminine galloise composée de travailleuses d'une usine de munitions en 1918.
Une équipe féminine australienne dans les années 1930, en Nouvelle-Galles du Sud.

À la suite du renouveau du rugby à XV féminin qui débute dans les années 1980, cette discipline peut organiser des tournois calqués sur les compétitions masculines avec des championnats nationaux, des épreuves internationales, régionales et mondiales d'équipes nationales. Le premier match international féminin est disputée le 13 juin 1982 à Utrecht, quand les Pays-Bas accueillent l'équipe de France, à l'initiative de la fédération néerlandaise et de l'arbitre français Henri Fléchon, irrité par l'acharnement de la fédération française a bloquer la pratique féminine. Non affiliées à la FFR, les joueuses ne sont pas autorisées à porter le coq emblématique du rugby français sur leur maillot. À l'époque, dans tout le Royaume-Uni, il y a un seul club féminin qui ne soit pas une section universitaire (les Magor Maidens, au pays de Galles). C'est un an plus tard qu'est créé le premier club anglais, le Finchley RFC qui deviendra plus tard la section féminine du Richmond RC.

En Europe, ce mouvement est encadré par les fédérations nationales tandis qu'aux États-Unis, c'est le sport scolaire et universitaire qui rend possible cette évolution. Disposant d'une base de joueuses considérable de plusieurs milliers de pratiquantes, il est logique de voir émerger une équipe nationale américaine de premier plan qui remporte la première Coupe du monde en 1991 (non officielle). Il faut attendre la troisième Coupe du monde en 1998 pour qu'elle soit reconnue par l'International Rugby Board.

L'Europe et l'Australasie ne restent pas inactives, mais décident d'appliquer les mêmes schémas que ceux suivis par les pratiquants masculins. Les fédérations mettent ainsi en place des compétitions nationales dont le niveau s'élève progressivement, puis intègrent à leurs sélections nationales une composante féminine. L'Angleterre, vainqueur des Coupes du monde 1994 et 2014, championne d'Europe avec onze Grands Chelems en Tournoi des Six Nations, et plus encore la Nouvelle-Zélande, cinq fois championne du monde, dominent le rugby à XV féminin de cette dernière décennie. Le Canada en Amérique du Nord, ou la France en Europe, font bonne figure.

Au niveau des clubs, les championnats nationaux sont en plein développement avec notamment la création de la première ligue professionnelle en Angleterre, ou encore les clubs de Top 14 qui ont créé ou développé des sections féminines qui bénéficient de leurs savoir-faire et infrastructures.

Compétitions

Coupe du monde

La première édition de la Coupe du monde a lieu en 1991 à Cardiff, malgré l'opposition des instances fédérales qui ne la reconnaissent pas. Les États-Unis deviennent la première nation championne du monde, suivie par l'Angleterre en 1994.

La Coupe du monde 1998, la première à être officiellement reconnue par la Fédération internationale de rugby (IRB), se déroule à Amsterdam, aux Pays-Bas. La compétition est depuis lors dominée par une équipe, celle de Nouvelle-Zélande, sextuple championne du monde en titre.

Remarque
Seules quatre sélections ont participé à toutes les éditions de la Coupe du monde féminine :

  • Angleterre ;
  • Canada ;
  • États-Unis ;
  • France.

Tournoi des Six Nations

Le Tournoi des Six Nations féminin débute par un Tournoi britannique seulement en 1996, opposant l'Angleterre, l'Écosse, l'Irlande et le pays de Galles. Ces équipes sont rejointes en 1999 par la France, puis en 2000 par l'Espagne tandis que l'Irlande fait une pause de deux années. Le tournoi passe à six nations en 2002 avec son retour. Le tournoi prend sa composition actuelle en 2007 avec le remplacement de l'Espagne par l'Italie et joue depuis les mêmes adversaires aux mêmes dates que les équipes masculines.

Chaque équipe affronte une fois chacune des autres, celle qui gagne le plus grand nombre de matches remporte le Tournoi. Si une équipe remporte tous ses matches, elle réalise un « Grand Chelem ». Ce titre, bien qu'honorifique, est beaucoup plus recherché qu'une simple victoire dans le Tournoi.

WXV

En 2023, World Rugby crée le WXV, une compétition mondiale qui se tient les années sans Coupe du monde. 18 nations participent, réparties sur trois niveaux de compétition.

Joueuses emblématiques

Classement mondial

Ci-dessous est donné une partie du classement établi au , qui prend en compte les résultats des tournées de l'automne 2021. Sont signalées les nations qui ont déjà participé à la Coupe du monde (°), celles qui ont atteint les quarts de finale de cette compétition (*) et ses vainqueurs (**).

Notes et références

Notes

Références

Annexes

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Articles connexes

Bibliographie

  • Bernard Chubilleau, La grande histoire du rugby au Féminin, Périgueux, La Lauze, , 239 p. (ISBN 978-2-35249-018-0)
  • Jacques Cortie et Yaneth Pinilla, Des filles en ovalie : 40 ans d'histoire, Atlantica, (ISBN 978-2-84394-904-3)

Liens externes

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